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4 avril 2023

Comment les biais cognitifs inhibent le leadership…

S’affranchir des préceptes de Descartes est nécessaire lorsqu’il est question des biais cognitifs. Les décisions importantes qui conditionnent la survie de l’espèce reposent sur l’émotionnel et l’affectif. Émotion et raison ne s’opposent pas mais se complètent.

Ce qui fait un bon leader c’est son intelligence émotionnelle et non son éducation ou son expertise.

Si dans un contexte stable, nous nous appuyons sur nos habitudes pour faire face, cela n’est plus vrai dans un environnement en constante mutation confronté à des défis majeurs.

La créativité, la capacité à se montrer innovant, l’adaptabilité, flexibilité, et le recours à l’intelligence collective prennent ici toute leur en importance.

Or, si nos habitudes cognitives ont permis la survie de l’espèce humaine, ils sont aujourd’hui un frein :
Les biais cognitifs sont à notre cerveau, ce que sont les illusions d’optiques à notre vision. Se référer à des situations similaires pour trancher ou appliquer un comportement n’est plus possible : ainsi mettre en place une organisation professionnelle qui favorise l’apprentissage et la capacité à rebondir est crucial.

Les qualités des leaders qui soutiennent ce type d’organisation ont une vision à long terme, donnent du sens et privilégient le collectif à la prise de décision. Ils font preuve d’intelligence émotionnelle, ce qui nécessite une bonne connaissance de soi et de l’empathie. Abandonner les relations donnant-donnant, favoriser la sécurité psychologique, l’entraide, le droit à l’erreur et répartir le temps de parole de manière équilibrée sont incontournables : l’innovation, l’apprentissage et le progrès sont ainsi possibles.

Pourtant, ces nouveaux modes d’organisation se heurtent à de nombreux biais notamment

  • Notre aversion au risque, plus forte que la perspective d’une récompense, notre méfiance et vision négative, attitudes naturelles aux dépens de la confiance et de l’optimisme.
  • L’influence de la dopamine, neurotransmetteur de la récompense et du plaisir auquel nous sommes (très !) addicts et qui incite à privilégier le succès à court terme, à valoriser l’égo et le pouvoir (également renforcés par la testostérone).
  • Le besoin d’appartenance qui implique de se conformer au discours commun (biais de conformité) ou à celui de l’autorité car se faire éjecter du groupe prétérite la survie de l’individu.
  • Le biais de confirmation qui nous amène à nous focaliser (presque) exclusivement sur des données et informations qui vont confirmer notre hypothèse de base.

Comment pallier cela ?

  • Créer de la sécurité psychologique
  • Opter pour la culture du feedback
  • Décider collectivement
  • Valoriser l’erreur
  • Prendre le temps de la réflexion, ne pas décider « à chaud »
  • Visualiser les gains futurs comme si déjà acquis
  • Renoncer à tous les attributs de pouvoir (bureau, place de parc, s’assoir au milieu du groupe, ne pas parler en premier etc.)
  • Favoriser la contradiction et penser en dehors du cadre
  • Se remettre en question lorsque tout le monde pense comme soi